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Petit journal du confinement - No 4

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4 01 2021

PETIT JOURNAL DU CONFINEMENT
DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DU VIE ARRONDISSEMENT
N° 4

La SOUPE POPULAIRE DU VIe « confinée » au printemps 2020

Le samedi 14 mars 2020, après le déjeuner, la Soupe populaire du VIe (4 rue Clément) a cessé son activité habituelle. Combien de temps la distribution de repas chauds à l’intérieur de ce petit local de 34 places allait-elle rester interrompue ? Nous l’ignorions. Mais fallait-il pour autant nous désintéresser du sort des 100 à 130 personnes qui le fréquentaient régulièrement - du lundi au samedi - au rythme de ses 3 ou 4 services quotidiens ?

Les deux jours suivants ont été marqués par les doutes, les réflexions, les interrogations : fallait-il renoncer tout à fait à nos activités ou bien les poursuivre, et si oui, selon quelles modalités ?

Très vite, les réponses à ces questions, pourtant bien délicates, se sont présentées d’elles-mêmes, de manière spontanée.

Des entreprises du quartier, notamment la maison Mulot, la société Marks & Spencer, l’hôtel Saint-Germain-des-Prés, plusieurs restaurants, des pizzerias, des commerces de proximité, sont venus d’eux-mêmes nous ouvrir leurs réserves que nous avons, bien sûr, acceptées de grand cœur.

Et puis des plateformes de contact entre associations analogues à la nôtre  ̶ Restos du Cœur, Chorba, Armée du Salut, Mie de Pain etc. ̶  ont mis en place sur les réseaux sociaux un système d’échange et de partage de stocks alimentaires très efficace.

Simultanément, de nouveaux bénévoles, jeunes ou moins jeunes, mais toujours remplis de vaillance et déterminés, sont venus nous dire qu’ils étaient prêts à donner du temps pour assurer la distribution de ces produits.


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Plus tard, la Protection civile s’est offerte à nous livrer chaque jour 250 sacs repas complets : salade de légumes, plat cuisiné, pain, eau, dessert.

• Jean-Pierre Lecoq, maire de notre arrondissement, a demandé de son côté à la Caisse des écoles du VIe de cuisiner et de nous livrer, les jours ouvrables, une centaine de repas qu’un compartiment spécial permet de maintenir au chaud. Autant dire que ces plats de grande qualité sont particulièrement appréciés de nos bénéficiaires. Je tiens à exprimer notre particulière gratitude à la directrice de la Caisse, aux deux cuisiniers et au livreur dont la conscience professionnelle et le dévouement méritent d’être ici salués.

• Depuis quelques jours, l’Armée du Salut nous livre à son tour, une centaine de plateaux repas, accompagnés de boissons, de fruits, de laitages.
En tant que de besoin, la Soupe populaire du VIe achète enfin des fruits et des yaourts. Et puis du pain, du jambon, de la volaille, du beurre, du fromage, de la salade, destinés à la confection de nos sandwichs-maison réputés.


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Une bonne trentaine de bénévoles se relaient sans désemparer par équipes de huit ou neuf, tous les jours, dès huit heures du matin, dimanches et jours fériés compris.

D’amont en aval, ils assurent la cuisson des œufs durs, l’élaboration des tartinades, la confection des sandwichs, la mise en barquettes des repas chauds, la manutention des caisses et des cartons, la distribution des sacs repas devant la porte, veillent au calme de la rue, tout ceci dans la bonne humeur, sans pression excessive, hors la nécessité, pour chacun, de se montrer aussi rapide et efficace que possible.


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En ce qui concerne l’environnement, la « distanciation sociale » est plutôt bien respectée. Cette situation tient au fait que nous avons avancé nos horaires d’ouverture de 11h30 en temps normal, à 8h45 actuellement, ce qui permet de réguler les arrivées et d’éviter attroupements et longues stations devant la porte.

Au total, ce sont plus de 300 personnes qui se présentent chaque jour, au lieu des 100 à 130 que nous accueillons d’ordinaire.


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Faut-il préciser que cette description ne vaut que pour le jour où ces lignes ont été écrites, c’est-à-dire le vendredi 1er mai 2020 ? Pas plus que les autres secteurs de notre société, tous pareillement victimes de cette épidémie de coronavirus, nous ne sommes en mesure de prévoir les mutations de notre activité, ni leur évolution dans les semaines ou les mois à venir.

Nous continuerons d’accueillir avec joie les aides et les soutiens que nous savons nombreux, tant à Paris que dans cet arrondissement qui s’avère, comme toujours, particulièrement solidaire.

Portés par le dynamisme de nos bénévoles, la grande générosité de nos donateurs, les attentes de nos bénéficiaires, nous espérons franchir avec sérénité cette nouvelle étape -tout à fait inattendue- qui manquait encore à notre longue histoire.

Jacques TOUTAIN
et les équipes de la Soupe populaire du VIe



Annexe

Quelques jalons (parmi d’autres)
à propos de cette courte, mais intense, page de notre histoire



• Samedi 14 mars au soir, le Premier ministre, Édouard Philippe, ordonne la fermeture des restaurants.
• Lundi 16 mars, le matin, François et Fanny vont chercher mozzarella, prosciutto, parmesan en lamelles etc., donnés par le café d’Italie, 76 avenue des Gobelins. L’après-midi, les mêmes vont chercher pamplemousses, ananas, kiwis, etc. donnés par le ministère de la Transition écologique, boulevard Saint-Germain.
• Lundi 23 mars, l’IPAG, 190 boulevard Saint-Germain, nous remet ses réserves de boisson dont des jus d’oranges de grande qualité.
• Cette même semaine, le Comité d’établissement de la RATP nous apporte une camionnette pleine de fruits, fromages, charcuteries, poulet fumé sous vide et autres denrées de grande qualité.
• Mardi 7 avril, Christine et François vont à Courcouronnes d’où ils rapportent une pleine voiture chargée de saucisses, boudins cocktail noirs et blancs, saucisses de Strasbourg et autres Montbéliard, offertes par la charcuterie Chédeville.
• Mercredi 8 avril, les mêmes Christine et François vont à Rungis acheter directement 200 kg d’oranges à prix de gros, ce qui remplit complètement la voiture.
• Ils répètent cette opération à plusieurs reprises et en profitent pour rapporter aussi des barquettes alimentaires, des sacs en papier, des planches à découper, du film alimentaire.
• Jeudi 23 avril, toujours en voiture, les mêmes vont à Bondy chercher 600 yaourts donnés par l’association Les Chemins du Cœur.

… et ce n’est pas fini…

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