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SOCIETE HISTORIQUE DU VIe ARRONDISSEMENT

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La Gazette - N° 06 - 2015- 1er trim

La Gazette - N° 06 - 2015- 1er trim

Le billet du trimestre

À la claire fontaine…
Le promeneur qui découvre notre arrondissement ne manque pas de rencontrer trois fontaines monumentales qui embellissent trois de nos places : Saint-Sulpice, Saint-Michel et Ernest-Denis.
La majestueuse fontaine de la place Saint-Sulpice immortalise, alignées sur les points cardinaux, quatre grandes figures de l'éloquence sacrée au temps de Louis XIV. Des irrévérencieux l’ont surnommée fontaine des Quatre point cardinaux, aucun de ces célèbres évêques prédicateurs, Bossuet, Fénelon, Fléchier, Massillon, n'ayant été élevé à la pourpre cardinalice.
La fontaine Saint-Michel, place Saint-Michel, qui occupe à elle seule un mur pignon, rappelle que si Haussmann est à l'origine de bien des destructions, on lui doit également de remarquables monuments. Sait-on que son sujet a été choisi pour entretenir le souvenir de l'ancienne chapelle Saint-Michel-du-Palais, qui, en face dans l'île de la Cité, jouxtait la Sainte-Chapelle et fut démolie vers 1780 ?
La fontaine des Quatre parties-du-monde, dite aussi fontaine de l’Observatoire ou fontaine Carpeaux, du nom de son célèbre sculpteur, est exactement située dans le jardin Marco-Polo qui relie le jardin du Luxembourg à l’Observatoire.
Ces ensembles monumentaux ne doivent pas nous faire oublier qu’avant d’être ornementales, les fontaines, assuraient le ravitaillement en eau de la population à l’époque où l’on n’avait pas l’eau « à tous les étages ». Il reste quelques vestiges de ces anciennes fontaines utilitaires, comme la fontaine de la paix, allée du séminaire, aujourd’hui tarie.
Discrètement plaquée au dos de la fontaine Médicis, la fontaine de Léda fut offerte au Sénat par le préfet de la Seine Haussmann au moment du percement de la rue de Rennes : elle orna jusqu'en 1856 l'angle des rues du Regard et de Vaugirard.
Ignorée, la fontaine Palatine, encastrée dans le mur du 12 rue Garancière, rappelle celle qui commanda sa construction, Anne de Bavière, princesse palatine. Ayant épousé le fils du Grand Condé, elle résidait en face, au Petit Luxembourg, aujourd'hui résidence du président du Sénat, et la fontaine fut adossée aux communs de son hôtel, aujourd’hui disparu pour faire place à un immeuble moderne, mais la fontaine a été remontée à l'emplacement d'origine.
Les 19 fontaines de l’arrondissement coulent toujours d’abondance pour le promeneur, comme les fontaines Wallace, les bornes fontaines des jardins publics, la fontaine du Bassin-Soufflot ou Bassin pastoral, place Edmond-Rostand.
Claires fontaines, jamais je ne vous oublierai…

En bref

Assemblée générale annuelle
L'assemblée générale aura lieu cette année plus tôt que d'habitude, le jeudi 19 mars, avant la traditionnelle conférence.

Dîner annuel
Notre dîner annuel aura lieu le lundi 23 mars, au Cercle des Universitaires, rue Mabillon.

Excursion annuelle de la fédération
L'excursion de la fédération aura lieu le vendredi 10 avril, dans l'Essonne. A son programme : Montléry, Longpont et Marcoussis.

Notre société, il y a cent ans….

Comme nous l'avons indiqué dans une précédente lettre, le déclenchement de la Grand-Guerre a interrompu le fonctionnement de la Société pendant plusieurs mois. Il en va de même pour la Commission du Vieux Paris, aux travaux de laquelle des représentants de la Société participaient régulièrement.

Notre arrondissement, il y a...

… quatre cents ans. Le 27 mars 1615 mourait dans son hôtel parisien Marguerite de Valois, première épouse d’Henri IV, la « reine Margot ». L'entrée se situait rue de Seine, à peu près à l'emplacement de l'actuel numéro 6. Un très grand jardin s'étendait à l'arrière, vers l'ouest, jusqu'à la rue des Saint-Pères, et était prolongé au delà par un parc qui allait jusqu'au niveau de l'actuelle Assemblée nationale. Au milieu de ce jardin, elle avait fait édifier en 1608 une chapelle ronde, surmontée d'une coupole, qu'on appelait la chapelle des Louanges, autour de laquelle fut édifié peu après le couvent des Petits-Augustins, qui allait céder la place en 1790 au musée des Monuments français, devenu École nationale des beaux-arts. Bien qu'on ne la voie pas de l'extérieur, la chapelle des Louanges, dite aussi chapelle de la reine Margot, existe toujours coincée entre la chapelle du couvent et les immeubles qui bordent le trottoir pair de la rue Bonaparte. On peut apercevoir sa façade à droite dans la cour.

… trois cents ans. Le 29 janvier 1715, Louis XIV créa à Paris quatre bureaux de nourrices, deux sur la rive droite et deux sur la rive gauche. Il s'agissait de réagir contre les graves abus commis au détriment de la santé des jeunes nourrissons. Le contrôle du respect des dispositions régissant cette profession était confié au lieutenant général de police, ce qui témoigne de l'importance que le roi y attachait. Un de ces bureaux se trouvait rue des Mauvais-Garçons, au Faulxbourg sainct Germain (sic) [tronçon nord de l'actuelle rue Grégoire-de-Tours, entre la rue de Buci et le boulevard Saint-Germain]. Cette organisation ne dura que quatorze ans : en 1729 les quatre bureaux de nourrices furent remplacés par quatre agences de placement, toutes situées sur la rive droite (source : Bulletin XVII de la Société historique du VIe arrondissement, p. 106-148).

… deux cent cinquante ans. Le 21 mars 1765 le Parlement de Paris rendait un curieux arrêt qui mettait fin, après des mois de procédure, à un litige opposant deux vénérables ecclésiastiques prétendant chacun, de la meilleure foi du monde, être le curé légitime de la paroisse Saint-Sulpice. L'affaire avait commencé lorsque l'église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, à l'origine succursale de Saint-Sulpice, construite pour faire face à l'accroissement de la population à l'ouest du faubourg Saint-Germain, fut érigée en paroisse de plein exercice, entraînant de facto une baisse des ressources financières de Saint-Sulpice. Pour protester, le curé de celle-ci, Jean Dulau d'Allemans, remit sa démission à l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, qui nomma à sa place l'abbé Noguier, ancien vicaire. Mécontent de ne pas avoir été consulté, l'archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, refusa d'approuver cette nomination. Du coup, Jean Dulau reprit sa démission, mais l'abbé Noguier, se considérant valablement désigné comme nouveau curé, soumit l'affaire à l'archevêque de Lyon, en sa qualité de primat des Gaules, puis, faute d'accord, au Parlement, qui trancha en faveur de Jean Dulau.

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